Les utilisateurs disposent aujourd’hui d’un choix important en termes d’équipements physiques. Qu’il s’agisse d’appareils mobiles ou fixes, une multitude de constructeurs tentent de s’imposer en renouvelant sans cesse leurs offres. En revanche, en ce qui concerne les systèmes d’exploitation, les utilisateurs font face à un choix plus réduit. C’est le cas du marché des smartphones où la concurrence se joue principalement au niveau de la partie hardware des terminaux, le nombre de fabricants étant non négligeable. En revanche, deux acteurs se partagent aujourd’hui la quasi-totalité du segment des systèmes d’exploitation (OS) mobiles : il s’agit d’Apple, dont iOS est dominant en création de valeur par utilisateur, et de Google, dont Android s’impose en volume. A partir des terminaux, Apple propose une approche « intégrée » pour des services connexes, avec l’objectif affiché de garantir à ses clients une fluidité maximale dans leurs usages. Son modèle économique repose sur la vente de terminaux et la mise en avant de ses services. Apple s’assure pour cela de la continuité entre ses produits, l’ensemble de ses services présentant une homogénéité en termes de qualité, sécurité, ergonomie, performance et protection des données personnelles. En pratique, cela se traduit par la maîtrise exclusive de ses terminaux par Apple, autant sur la couche physique, avec les iPhone et les iPad, que sur la couche logicielle avec l’unicité du système d’exploitation, iOS, et du magasin d’applications, l’App Store ; Apple contrôle l’accès à son terminal pour les fournisseurs de contenus et de services en imposant aux développeurs l’utilisation de son kit de développement (Xcode, disponible sur Macintosh uniquement), une politique éditoriale stricte et a fait le choix de ne maintenir qu’un nombre réduit de versions d’ iOS. Néanmoins, les langages de développement pour des applications sur l’iOS, Objective-C et Swift, sont tous deux en open source. A partir d’un modèle de services en ligne, Google, avec Android, a adopté une approche reposant majoritairement sur du code open source, afin que son système d’exploitation soit compatible avec un maximum de terminaux : smartphones et tablettes, mais aussi montres, télévisions ou objets connectés. Le modèle économique de Google reposant principalement sur la publicité en ligne, en particulier la publicité contextualisée, la mise à disposition d’Android vise à augmenter les usages de l’internet. En proposant gratuitement son système d’exploitation aux fabricants de terminaux, Google vise, à court terme, la présence de son moteur de recherche sur tous les terminaux et à plus long terme, la disponibilité de l’ensemble de ses applications et services, notamment son magasin d’applications Play Store. Les fabricants de terminaux comme les opérateurs peuvent modifier le système Android de base en y ajoutant des surcouches ou en créant des « forks », c’est-à-dire des systèmes dérivés suivant leurs évolutions propres ; 20 % des équipements fonctionnant avec Android en 2016 auraient été des « forks ». En revanche, Google favorise la compatibilité des dérivés de son système d’exploitation avec le maximum de services et en particulier avec les applications qu’il développe en proposant aux fabricants de terminaux de signer un « engagement de compatibilité ».
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