Conférence de Perpignan sur le financement de l’EI


Vendredi dernier, la direction m’a envoyé à Perpignan pour y suivre un colloque où j’ai eu l’occasion d’avoir une discussion très intéressante avec plusieurs participants sur l’EI, et en particulier sur les dernières vagues d’attentats ratés qui ont été perpétrés un peu partout dans le monde. Assez vite, je me suis rendu compte que mes interlocuteurs étaient très sombres quant à l’avenir. Ce qui m’a, je dois dire, un peu surpris. Car à mes yeux, la situation est globalement en train de s’améliorer : ces attentats sont en fait des signes positifs pour notre avenir. Pourquoi ? Parce que les récentes attaques font essentiellement preuve d’amateurisme. La menace n’est donc plus du fait de commandos expérimentés, pouvant mener à bien des attentats comme ceux du Bataclan. Aujourd’hui, ce sont davantage des personnes inexpérimentées qui veulent réaliser un bain de sang et faire la une des journaux. Il s’agit le plus souvent de gosses mal dans leur peau qui choisissent de résoudre leurs problèmes par le sang. Bien entendu, cela reste tout de même un gros problème. D’autant qu’avec ces nouvelles recrues, le nombre de terroristes susceptibles de nuire s’accroît considérablemnet : il n’est plus indispensable de partir en Syrie et de s’y entraîner des mois durant pour passer à l’acte ; n’importe quel clown peut être candidat au djihad. Cela dit, leur manque d’expérience fait qu’ils font bien moins de victimes, et ce même quand ils arrivent à leur objectif. Les initiatives locales n’ont en rien la force des attaques programmées depuis la Syrie. Mais surtout, cela nous apprend que l’EI décline véritablement, puisqu’il en est réduit à employer des apprentis pour inspirer la peur. Et selon moi, c’est vraiment un excellent présage pour la suite. L’Etat Islamique va probablement continuer à sévir, mais je crois que ce sont des années de vache maigre qui l’attendent. Toujours est-il que ce colloque donnait sérieusement à réfléchir. J’en profite pour vous mettre en lien l’agence qui s’en est chargée, car j’ai été littéralement bluffé par son sens du timing. Pour en savoir plus, je vous recommande la lecture du site sur l’organisation de séminaire à Perpignan qui est très bien fait sur ce thème.



Le refus du vieillissement et la dépendance


Le refus du vieillissement par notre société comme par la médecine conduit souvent, via une surmédicalisation, à certaines situations de sur-fragilisation et de sur-vulnérabilisation. Ces situations font le lit de la dépendance. Le terme de dépendance est à comprendre dans le sens de l’apparition d’une série d’incapacités. C’est bien le sens que lui a donné la loi du 24 janvier 1997 dans son article N°2 sur la prestation spécifique dépendance: « la dépendance …. est définie comme l’état de la personne qui, nonobstant les soins qu’elle est susceptible de recevoir, a besoin d’être aidée pour l’accomplissement des actes essentiels de la vie, et/ou requiert une surveillance régulière ». Lorsque la dépendance est évaluée comme étant trop prévalente, elle conduit assez systématiquement à l’institutionnalisation de la personne âgée. L’appréciation de la dépendance est polluée par les limites financières des personnes concernées, limites rapidement atteintes lorsque les aides au maintien à domicile sont insuffisantes en nombre et en temps, voire inadaptées. Le consensus administratif et populaire pour le maintien à domicile du plus grand nombre et le sens essentiel de la loi ne suffisent pas à contrecarrer les effets pervers de cette appréciation finalement assez arbitraire. Ainsi, malgré le souhait réitéré, avec constance, par l’immense majorité des Français de pouvoir rester à domicile jusqu’à la fin naturelle de leur vie, et ce depuis très longtemps, même si la loi n° 2015-1776 du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement apporte des améliorations évidentes en ce sens, il n’y a toujours pas, aujourd’hui en France, de véritable volonté politique pour une réelle mise en œuvre cohérente des aides nécessaires au maintien à domicile. Le plafonnement légal des plans d’aide APA empêche les équipes médico-sociales des conseils départementaux de proposer d’éventuelles dérogations qui permettraient dans certains cas un maintien à domicile souhaité. Paradoxalement il peut être observé que faute de moyens en personnels et des budgets y afférant, les bureaux d’aide sociale des collectivités territoriales ne peuvent fournir une prise en charge suffisante. Dans ce cas, malgré la réticence manifeste de la personne en cause il peut être décidé de la contraindre à quitter son domicile pour l’EHPAD. La conséquence pour la collectivité locale est une dépense d’aide sociale supérieure à ce qu’aurait coûté le versement de l’APA même majorée au-delà du plafond.